Synergies Pays germanophones n° 2
L’interculturel à la croisée des disciplines : Théories et recherches interculturelles, état des lieux
Le numéro 2 de Synergies Pays Germanophones comprend quatre contributions publiées sur le site web. Le lecteur pourra lire les articles concernés ci-dessous, ainsi que leur présentation (pour accéder au texte intégral, il faut cliquer sur le nom de l’auteur).
Le titre et le classement thématique de l’article, de même qu’une brève introduction, se situent également dans le sommaire et dans la présentation du numéro sur papier.
Partie II
Perspectives éducatives, pédagogie des échanges et compétences opérationnelles
La langue française, les Français, la France – Qu’en pensent les élèves allemands à l’école primaire ?
Présentation de l’article :
L’enseignement précoce d’une langue étrangère constitue pour beaucoup d’enfants le moyen d’entrer en contact avec une culture étrangère pour la première fois, à l’exception toutefois des enfants dont le cadre de vie se situe en milieu frontalier. Pour ces derniers, la culture et la langue étrangère font partie du quotidien, d’autant plus si ce contact est renforcé par un apprentissage de la langue du voisin en contexte scolaire. Est-ce que l’expérience interculturelle de ces enfants les prédispose à une plus grande ouverture d’esprit et à une meilleure compréhension de la culture étrangère ? C’est la question sur laquelle s’est penchée Julia Putsche dans sa contribution. L’auteure qui nous expose les résultats d’une enquête menée auprès d’enfants vivant à Kehl, ville frontalière allemande, séparée de la France et de Strasbourg par une frontière naturelle, le Rhin.
L’objectif de cette étude repose sur la recherche des représentations que de jeunes enfants ont de la France et des Français. Il s’agit d’apprenants scolarisés en classes paritaires dans lesquelles les matières d’enseignement sont dispensées en français ou en allemand. L’étude présentée concerne les résultats d’une première analyse de recherche que l’auteure est d’ores et déjà en train de poursuivre dans le cadre d’un travail de doctorat. Son article nous donne également un aperçu de sa méthode de recherche et d’analyse, basée sur l’évaluation de la compétence interculturelle d’après les trois variables d’Aden : l’insécurité, le conflit et l’identité.
Partie III
Analyses et orientations en méthodologie, pratiques interactives
– Rosa Maria Chaves, Gillian Moreira,
La dimension interculturelle dans les programmes d’enseignement du FLE en Espagne et au Portugal
Présentation de l’article :
L’ensemble des productions du Conseil de l’Europe mettent plus que jamais l’accent sur le développement d’une citoyenneté européenne à travers l’apprentissage de l’entente interculturelle au moyen de la rencontre avec l’Autre et de la reconnaissance de la diversité linguistique et culturelle. La relation avec l’Autre étranger, impliquant l’expérience de l’altérité et de l’interculturalité, il est judicieux d’étudier les programmes officiels d’enseignement et les manuels de langue pour rendre compte de la manière dont la dimension interculturelle est appréhendée en méthodologie. C’est le sujet que Rosa Maria Chaves et Gillian Moreira nous présentent dans l’article suivant.
Les auteures dressent tout d’abord la liste des objectifs et des contenus relatifs à l’approche interculturelle dans les programmes d’enseignement scolaires du FLE au Portugal et en Espagne avant d’aborder l’analyse de la présentation des contenus des manuels de français dans les deux pays.
L’approche contextualisée des auteures incite le lecteur à réfléchir à un prolongement de l’analyse qui porterait sur l’étude comparative des contenus interculturels des unités d’apprentissage et des objectifs didactiques des concepteurs de manuels. Une investigation qui s’avèrerait certainement polémique, quant à la réelle prise en compte de l’apprentissage interculturel dans l’enseignement des Langues-Cultures.
Partie IV
Dynamiques interactionnelles et cultures managériales
Le concept des catégories en Analyse conversationnelle : une contribution à la réflexion de la construction des identités en milieu professionnel international
Présentation de l’article :
L’étude que nous soumet Vassiliki Markaki s’inscrit dans le cadre de l’Analyse conversationnelle et s’intéresse plus particulièrement à la construction des identités sociales des participants au sein des pratiques interactionnelles. Elle a été réalisée à partir d’un corpus d’enregistrements vidéo effectués lors d’un meeting de professionnels attachés à une compagnie pharmaceutique.
Après avoir explicité les processus de catégorisations de Sacks, Housley et Fitzerald, en Analyse interactionnelle, l’auteure se penche sur les catégories d’appartenance spécifiques de la construction de l’identité sociale en milieu professionnel interculturel. L’étude tend à démontrer qu’à côté de l’influence du contexte interactionnel, des performances plurilingues, mais surtout des modes d’utilisation du plurilinguisme par les interactants dans l’organisation des séquences des interactions, l’interculturalité constitue également un moyen de construction identitaire.
De par son ancrage en milieu international et interculturel, cette approche représente un atout indiscutable aux recherches menées sur les pratiques langagières professionnelles. J’invite les lecteurs intéressés par le sujet à suivre les travaux du projet européen DYLAN dont cette étude fait partie.
Comment vendre à l’Autre ? Approches de l’interculturel dans le monde des affaires : Le cas des cabinets interculturels dans cinq pays
Présentation de l’article :
Cet article repose sur l’étude de cas de programmes de formation en management interculturel au moyen de l’analyse de discours interculturels. Fred Dervin nous résume la typologie des approches « classiques » de l’interculturel, puis nous expose la démarche janusienne qu’il retient personnellement comme approche complémentaire et essentielle de l’interculturel. L’étude de cas réalisée par l’auteur dans cinq cabinets interculturels répartis dans le monde entier, révèle une prise de position culturaliste dans les objectifs et les contenus de formation centrés sur la transmission de connaissances sur la culture étrangère et l’inventaire des différences entre les cultures. Critiquant l’approche de la culture – objet, l’auteur s’est intéressé aux discours de trois cabinets interculturels qui placent l’individu culturel au sein de leurs formations par le biais d’une approche interactionnelle incluant l’apport intersubjectif et identitaire du sujet culturel en situation de communication.
L’auteur termine son article par une réflexion sur l’intégration et l’adaptation du Culturspeak et d’un modèle de compétences protéophiliques, qu’il a lui-même développé, pour améliorer les rencontres interculturelles dans le cadre des relations d’affaire.