Synergies PG 6 : Les deux articles publiés en ligne

 

Synergies Pays germanophones n° 6 (2013)

Régions transfrontalières. Langues des voisins et l’Europe

 

Le numéro 6 de „Synergies Pays germanophones“ comprend deux contributions uniquement publiées en ligne. Le lecteur pourra lire la présentation des ces deux articles ci-dessous. Pour accéder au texte intégral, il faut cliquer sur les noms des auteurs. Les deux textes feront aussi partie de l’édition numérique de ce numéro 6, qui va paraître sur le site du Gerflint en 2015 (http://gerflint.eu/publications/synergies-pays-germanophones.html).

 

Analyses et programmes : vers une ouverture transfrontalière

Hervé Atamaniuk / Vincent Meyer :

Une langue minorée pour un grand public : les pieds dans le Platt

Présentation de l’article :

On n’aborde jamais sans polémique la question linguistique en Lorraine, surtout lorsqu’il s’agit d’une langue minorée i.e. la langue francique généralement appelée « Platt » ou « Platt lorrain ». À l’image de cette zone transfrontalière qui peine à trouver une identité propre – la Grande Région : Sarre, Lorraine, Luxembourg, Wallonie, Palatinat – ce Platt qui la traverse n’a pas encore fait l’objet d’analyses systématiques, mais se révèle être une source inépuisable de controverses, qui tiennent à la fois à une méconnaissance du contexte transfrontalier et à des stéréotypes « antigermaniques » encore vivaces. La caractérisation de ce qu’est et de ce qui reste de cette langue minorée constituera le premier volet de notre réflexion ; le second sera consacré à la diffusion et à la réception auprès du public d’un ouvrage : Le Platt lorrain pour les nuls, dont l’intérêt suscité confirme un enthousiasme particulier qui dépasse la seule question linguistique et contribue aussi à une médiation des cultures.

 

Varia

401 – Schlemminger_Holbach (fichier PDF)

Aspects linguistiques dans les récits de vie biographiques franco-allemands

Présentation de l’article :

L’Office franco-allemand de la jeunesse (OFAJ) est l’une des principales organisations internationales dans le domaine des échanges de jeunes. Depuis sa fondation en 1963, elle soutient environ 7000 programmes d’échanges et des rencontres par an. Ainsi, il a permis, jusqu’à présent, à environ sept millions et demi de jeunes d’acquérir une expérience interculturelle, bi-nationale et internationale dans leur propre pays ou à l’étranger. Le but de ces rencontres est de réunir les personnes de différentes cultures et de leur permettre de vivre ensemble lors d’un séjour ou d’un stage. Les rencontres se déroulent dans différents domaines et contextes : échanges scolaires et universitaires, activités d’animation et  formation des jeunes, jumelages entre villes/communes, etc.

Pour l’instant, il y a peu d’études empiriques systématiques sur les effets de ces échanges et programmes de rencontres. Alors la question demeure : quelles traces biographiques laissent ces moments interculturels auprès des participants et comment contribuent-elles à l’éducation interculturelle ? Quels sont les contextes biographiques individuels qui y jouent un rôle ?  Quelle est « l’empreinte biographique » de cette participation aux programmes de l’OFAJ et du contact avec l’autre culture en général ?

Il existe peu d’études empiriques systématiques. À partir de récits de vie, les premiers travaux étudient l’impact qualitatif de ces programmes. Ils ont pour cadre un projet de recherche franco-allemand entre l’Université de Francfort, l’École supérieure de pédagogie de Karlsruhe et  l’Université Paris 8 (voir Synergies pays germanophones. 2010, n° 3, B. Egloff et al éds. 2013). Notre recherche se situe dans ce cadre. Dans cet article, nous allons à la recherche des indices linguistiques et analyserons le moment interculturel à travers la langue que l’interviewé utilise dans les entretiens biculturels. Il est clair que la langue joue généralement un rôle important dans la compréhension de l’autre et de l’autre pays. Par conséquent, le choix de la langue du narrateur, en l’occurrence dans quelle langue il raconte tel fait ou évènement, n’est pas anodin, en particulier chez les personnes qui parlent couramment les deux langues. Ainsi, certains changent continuellement de langue, d’autres racontent leurs expériences d’enfance et des incidents chargés d’émotions dans leur langue maternelle et ce qui concerne la vie professionnelle dans l’autre langue. Pour présenter nos portraits, nous avons choisi la méthode d’analyse de contenu qualitative (voir Mayring, 2010) ; de plus, nous avons eu recours au logiciel MaxQDA (voir Kuckartz, 2009), ces deux approches sont tous deux appropriées pour traiter de grandes quantités de données et pour préparer une analyse qualitative approfondie.